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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT : « Baisser le niveau des allocations chômage n’incite pas à retrouver un travail »

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, commente la déclaration de politique générale prononcée le 30 janvier par le premier ministre, Gabriel Attal. En matière de salaires, « il n’y a rien de bien nouveau », selon elle.
Au-delà du slogan, nous partageons l’objectif du premier ministre qui est de faire en sorte que les travailleurs du privé et du public aient de vraies perspectives d’évolution de carrière. Le smic constitue le salaire d’entrée dans la vie active pour des personnes sans qualification, mais ça doit n’être qu’une première étape, d’une durée aussi courte que possible. Cela étant, dans les pistes mentionnées, mardi, par M. Attal, il n’y a rien de bien nouveau. Il s’inscrit dans les suites de la conférence sociale d’octobre 2023.
Un point positif : le fait d’insister sur la responsabilité des employeurs. Pour la CFDT, il faut suspendre les exonérations de cotisation pour les branches qui ne joueraient pas le jeu de la négociation. Subsiste un point aveugle : c’est la question de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Il faut que les travaux se poursuivent sur la refonte de l’index, qui vise à réduire les écarts de rémunération, et sur la transposition de la directive européenne sur la transparence salariale.
Il n’est pas juste. Je le dis et le redis : il est impossible de gagner plus en ne travaillant pas par rapport à la situation où on travaille. Les règles de l’assurance-chômage sont ainsi faites qu’un demandeur d’emploi touche une allocation inférieure au salaire perçu quand il était en activité.
C’est le vieux principe du « quand on veut, on peut ». Il sous-entend qu’une partie des personnes au chômage ou au RSA [revenu de solidarité active] ont fait le choix délibéré d’être dans cette situation. C’est une vision profondément ancrée au sein des représentants de l’exécutif, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Nous sommes en désaccord avec eux depuis 2017.
Il semble suggérer que l’inactivité est en partie choisie et qu’elle ne doit donc pas profiter de la solidarité nationale. Sa philosophie obéit aussi à des préoccupations extrêmement budgétaires : il s’agit de faire des économies. Et ce n’est pas très coûteux, politiquement parlant, d’affirmer qu’on va réduire les droits des chômeurs ou durcir les règles pour les allocataires du RSA.
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